Les sentiments et la raison
Le romantisme : une posture surjouée ? L’exemple du dandy
Le romantisme : une posture surjouée ? L’exemple du dandy
- On a souvent reproché aux romantiques d’avoir une attitude trop affectée, d’éprouver des sentiments exagérés, comportement qui cacherait une stratégie de la raison. La figure du dandy concentre cette tendance.
- L’importance que les dandys accordent au langage a pu faire naître, dans la littérature dandy, un mode d’écriture et d’expression très proche de la variation et de la complexité des sentiments.
- Parmi les figures littéraires et philosophiques du dandy, on trouve le personnage du Journal du séducteur de Kierkegaard, Johannès.
- Johannès le séducteur est un dandy philosophique. Il s’inscrit dans une esthétique existentielle qui cherche à faire surgir le beau d’une entreprise amoureuse. Dans le Journal, le séducteur sert une fin claire et consciente.
- Il faut séduire en étant non pas le sujet de la séduction mais son objet.
- L’enjeu de l’esthète, tout comme celui du dandy, est d’extraire le beau de l’art pour le projeter directement sur la toile de l’existence.
- Les sentiments, s’ils ne sont pas tout à fait une imposture, s’éloignent d’une quelconque authenticité puisqu’on peut les façonner à loisir.
Le positivisme : l’anti-subjectivité (Auguste Comte)
Le positivisme : l’anti-subjectivité (Auguste Comte)
- Le XIXe siècle a vu naître, en même temps que l’apologie romantique de la subjectivité, son contraire, à savoir le positivisme, dont le fondateur est Auguste Comte.
- Auguste Comte considère que ce sont les idées rationnelles (plutôt que les passions) qui gouvernent le monde. Il isole trois grandes étapes dans l’histoire de l’humanité, correspondants à trois stades de l’intelligence.
- L’état théologique est celui de la croyance en une origine transcendante et divine des choses, qui offre une vérité absolue et définitive (Moyen Âge et à l’Ancien Régime).
- L’état métaphysique remplace Dieu par des concepts abstraits et généraux (siècle des Lumières).
- L’état positif finit par s’attacher à ce qui, dans les phénomènes, est visible et mathématisable (âge adulte de l’espèce humaine).
- L’esprit devient « positif » en abandonnant la croyance et l’interprétation. L’être humain renonce à la question « pourquoi ? » pour se limiter à l’examen et à l’observation du « comment ? ».
- La connaissance des faits est traduite en langage mathématique.
La naissance de la psychologie
La naissance de la psychologie
- Le développement de la psychologie au XIXe siècle s’est fait sous l’influence de différents courants, à commencer par l’approche physiologique de la psychologie.
- Gustav Fechner essaie d’expliquer les liens de causalité entre sensations et stimuli.
- Wilhelm Wundt fonde le premier laboratoire de psychologie expérimentale.
- Une approche dite psychodynamique apparaît avec Freud et la psychanalyse dès les années 1890.
- Bergson discute l’idée qu’on puisse comprendre les sentiments et les états de la conscience d’une manière purement rationnelle, scientifique, quantitative et d’un point de vue extérieur. Les données immédiates de la conscience sont d’abord connues intérieurement, par l’expérience.
- Il est difficile de connaître nos émotions par la seule quantification de leur intensité puisqu’il s’agit de qualités qui s’inscrivent sur le mode de ce que Bergson nomme la « durée ».
- Pour bien se connaître, il faudrait penser nos états de conscience non pas comme plus grands ou plus faibles, mais, pour prendre des images, selon leur texture, leur couleur, leur qualité irremplaçable.