Les genres romanesques
Introduction :
Le roman est un récit fictif en prose, caractérisé par sa longueur, pouvant comporter un certain nombre d’intrigues et de personnages. Il est considéré comme le genre majeur de la littérature. Mais c’est aussi un genre libre, qui adopte une grande variété de forme et qui se décline lui-même en de nombreux sous-genres.
Le roman d’analyse
Le roman d’analyse
Le récit appelé roman d’analyse apparaît au XVIIe siècle avec des œuvres comme La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette.
Roman d’analyse :
Il souligne la dimension psychologique du héros, en étudiant ses pensées et ses sentiments. Les mécanismes et les contradictions de la passion y sont mis en valeur.
Ce type de récit révolutionne le genre romanesque. En effet, le héros n’est plus considéré comme une figure idéale, comme pouvait l’être le héros de roman du Moyen Âge, mais comme un être imparfait et donc plus humain. Ce genre survient parallèlement à la découverte de la psychologie.
Le roman par lettres
Le roman par lettres
Le roman par lettres :
Aussi appelé roman épistolaire, c’est un récit évoluant au fil de la correspondance fictive de personnages qui tour à tour se confient, rapportent des événements, racontent des anecdotes, etc.
Grâce à la lettre, le lecteur peut être renseigné sur un même fait par différents points de vue sans l’aide d’un narrateur tiers. C’est donc à lui de lire entre les lignes et de déceler les non-dits et les stratégies de la communication. Ce genre a atteint son apogée au XVIIIe siècle, connu pour être le siècle des Lumières, de l’échange des idées et d’une plus grande liberté des mœurs.
La lettre fictive permettait à cette période de faire passer des idées de manière plus implicite et indirecte.
Les plus grands chefs-d’œuvre épistolaires de l’époque sont sans conteste :
- Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, récit constitué de 175 lettres de compétition amoureuse échangées entre deux libertins sans vergogne ;
- Ainsi que les Lettres persanes de Montesquieu, missives échangées entre Usbek et Rica, deux voyageurs soucieux de découvrir les modes occidentale.
Par le biais de la lettre et de l’ironie, ces lettres portent un regard en réalité très critique sur la société française.
Le roman policier
Le roman policier
Le roman policier est un genre particulièrement affluant en Angleterre et aux États-Unis au XIXe siècle.
Roman policier :
Ce récit fait appel à l’esprit d’investigation du lecteur pour résoudre des mystères ou des crimes.
Ce type de littérature a fait naître de célèbres détectives fictifs encore connus de nos jours, comme Hercule Poirot d’Agatha Christie, le commissaire Maigret de Georges Simenon ou encore le fameux Sherlock Holmes, d’Arthur Conan Doyle.
Le roman historique
Le roman historique
Dans la première partie du XIXe siècle, à l’apogée du mouvement romantique, le roman historique triomphe.
Roman historique :
C’est un type de récit inspiré par de véritables faits, lieux et personnages de l’Histoire, côtoyant des personnages fictifs.
On reconnaît comme grands romans historiques des récits comme Notre-Dame de Paris de Victor Hugo ou encore La Reine Margot d’Alexandre Dumas. Au XXe siècle, Marguerite Yourcenar remet le roman historique à la mode avec les Mémoires d’Hadrien, les mémoires et méditations fictives d’un empereur de l’Antiquité ayant réellement existé.
Le roman réaliste
Le roman réaliste
Au lendemain de la Révolution française, la société est métamorphosée et l’argent s’octroie une place grandissante dans les relations sociales. Le roman dit « réaliste » veut dénoncer ces relations faussées.
Roman réaliste :
Il présente un cadre, des personnages et une intrigue susceptibles d’appartenir au monde réel, donnant à son lecteur une impression de réalité et de vérité.
Les grands romanciers réalistes comme Honoré de Balzac ou Zola ont mis d’ailleurs en avant pour la première fois en littérature des héros issus de milieux très populaires, voire marginaux, comme dans Nana où Zola fait d’une prostituée son personnage principal.
Le roman d’aventures
Le roman d’aventures
Le roman d’aventures naît au Moyen Âge avec le roman de chevalerie.
Roman de chevalerie :
Il raconte les exploits de chevaliers fidèles à leur dame et à leur roi. C’est un récit qui joue à la fois sur l’épique et le merveilleux.
Les œuvres de Chrétien de Troyes sur les Chevaliers de la Table ronde sont les romans de chevalerie restés les plus connus et les plus adaptés.
Roman picaresque :
Apparaissant au XVIe siècle, il met en scène des personnages populaires qui vivent de nombreuses aventures à travers des lieux dépaysants.
Le roman comique de Scarron ou Jacques le fataliste de Diderot sont par exemple des romans picaresques.
Au XIXe et au XXe siècle, le roman d’aventures évolue. Le héros se lance généralement dans une quête semée d’embûches qui lui permet de se dépasser, de faire preuve de courage, d’intelligence et de force. On peut prendre pour exemple les romans d’aventures de Jules Verne, de Malraux ou de Saint-Exupéry.
Le roman autobiographique
Le roman autobiographique
Il faut bien distinguer le roman autobiographique du genre de l’autobiographie dans lequel un auteur nous raconte sa propre vie.
Roman autobiographique :
C’est le récit à la première personne d’un personnage fictif qui revient sur les grands instants de sa vie comme sur ses échecs.
La première partie du XVIIIe siècle voit se développer ce genre, notamment à travers des œuvres comme Renée de Chateaubriand, Le Lys dans la vallée de Balzac, Le Paysan parvenu de Marivaux et Gil Blas de Santillane, de Lesage.
Conclusion :
Le roman est donc un genre très riche, se déclinant sous des formes et des thématiques très différentes. Ce dynamisme correspond en réalité à un renouvellement constant des formes au fur et à mesure des époques et des mutations sociales. Il permet aussi de répondre aux désirs et aux besoins de tout type de lecteur, entre réalisme, authenticité, évasion et mystère.